Structure de l'être, âme et immortalité

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1 - Dans ce post, je propose une exploration de la nature occulte de l’être humain, corps, âme et esprit, afin de mieux comprendre la structure de l’être et d’apporter des éléments de réponse à la question : « L’âme est-elle éternelle ? »

2 - Nous porterons un regard sur la notion d’âme à travers le thème natal.

Pour ceux qui pratiquent l’astrologie, cette étude se révèle particulièrement enrichissante, car elle permet de mieux saisir les différents plans de l’être et la manière dont les énergies planétaires se manifestent en chacun d’eux.

3 - Enfin, nous aborderons ensuite le concept de purification de l’âme, présent dans la plupart des traditions du monde.

Dans cette étude, nous nous appuierons principalement sur la tradition grecque, tout en prenant également en compte le christianisme, l’hindouisme et le taoïsme.

Les quatre éléments constitutifs de l’humain (tradition grecque)

1. SOMA (σῶμα)

Le corps physique, véhicule de l’existence.

• Chair, os, organes

• Matière périssable

• Support de l’existence incarnée

  
  

Le soma ne vit que parce qu’il est animé par un principe actif, la force vitale.

Associé à Saturne en tant qu’entité terrestre, ce principe pesant se manifeste à travers le calcium, les os et les tissus. Saturne est le maître du Temps, responsable de l’engendrement des corps et de leur finalité.

2. PNEUMA (πνεῦμα)

Le souffle vital, énergie animante du corps.

• Chaleur vitale (Aristote)

• Tension organisatrice (stoïciens)

• Véhicule éthérique

  
  

Sans pneuma, il n’y a pas de vie biologique. Le pneuma est corporel mais plus subtil que le corps physique, et assure l’autorégulation de l’organisme et le maintien de la vitalité.

Dans l’hermétisme, le souffle de vie est attribué à la Lune ( porteuse de l’hérédité / signe du Cancer) et Mercure, en tant que lumière éthérée et agent de communication entre le haut et le bas.

3. PSYCHÉ (ψυχή)

L’âme psychique, siège des émotions, désirs, mémoire et pensée discursive. Elle est également le domaine des rêves et de l’astral.

• Émotions et désirs

• Mémoire

• Pensée discursive

• Identité personnelle

  
  

Associée principalement à la Lune (changement, réceptivité) et à Mercure (raison, discours, intellect inférieur). La psyché correspond au “moi humain habituel” et au siège des émotions.

4. NOUS (νοῦς)

L’intellect pur, dimension spirituelle la plus haute, associé au Soleil comme représentation d’un principe immuable.

• Intuition des formes

• Contact avec le divin

• Rapport à l’éternel

  
  

On peut accéder au NOUS par le détachement, le silence, la méditation, la contemplation, le rapprochement vers le Centre.

Donc ici, nous avons donc une structure triple, de corps, d'âme et d'esprit, ces 3 éléments étant liés les uns aux autres, traversé par un souffle vital (le Pneuma) qui aide au maintient de l'organisme.

Correspondances avec d’autres traditions

Les différentes traditions (christianisme, hindouisme, taoïsme) partagent plus ou moins la même structure et cohérence, bien que les termes changent. Le principe reste similaire: corps, énergie vitale, psyché, intellect spirituel.

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Corps subtil et rites funéraires

Dans de nombreuses traditions, y compris en Inde, l’âme ou le corps subtil se détache progressivement du corps physique sur une période d’environ trois jours après la mort.

Dans l’hindouisme, les rites funéraires (antyeṣṭi) visent à faciliter le détachement du jīva, l’être individuel associé au corps et au mental, au moment de la mort. La crémation, accomplie rapidement, rompt les derniers liens subtils unissant le jīva au corps physique.

Les prières et offrandes qui suivent, généralement étalées sur une dizaine de jours, soutiennent symboliquement la transition du défunt et accompagnent son passage vers les plans qui correspondent à son karma. Ces rites aident ainsi le jīva à se libérer progressivement des attachements terrestres et à poursuivre son chemin dans l’ordre invisible.

Le corps subtil contient:

• Vitalité, énergie vitale ou souffle (pneuma)

• Émotions et mémoire (psyché)

  
  

Cette phase de transition se retrouve également dans d’autres cultures, comme le christianisme primitif, où la résurrection au troisième jour illustre la continuité de l’âme après la mort, ou dans certaines pratiques ésotériques occidentales, où le corps subtil et l’âme demeurent proches du corps pour faciliter leur séparation.

Dans ce contexte, le purgatoire ou le feu purificateur représente un processus symbolique ou énergétique, par lequel les attachements matériels et les imperfections psychiques de l’âme sont « brûlés » ou transformés, préparant celle-ci à l’élévation vers le Nous.

Ainsi, les rites funéraires et la symbolique du feu purificateur reflètent un processus naturel de purification et de dissociation :

la psyché, siège des émotions et des désirs, doit être purifiée et stabilisée, tandis que le corps subtil se détache progressivement du corps physique, permettant à la partie supérieure de l’âme (nous) de rejoindre sa dimension divine et éternelle.

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L’âme selon Aristote

Maintenant que nous avons défini la structure triple de l’être, il est intéressant de se tourner vers l’un des penseurs qui a le plus profondément étudié la question de l’âme : Aristote.

Pour Aristote, l’âme n’est pas une substance séparée du corps, mais:

• Le principe vital du corps

• La forme qui organise la matière

• Ce qui rend un être vivant et fonctionnel

Sans l’âme, le corps est inanimé, un simple assemblage matériel.

Aristote distinguera trois différentes parties de l’âme selon la complexité des fonctions vitales:

a) Âme végétative associée au signe ascendant du thème natal:

• Nutrition, croissance, reproduction

  
  

b) Âme sensitive associée à la Lune et au domaine des sens:

• Sensation, perception, mouvement, désir

  
  

c) Âme intellective (rationnelle) associée à Mercure:

• Raison, pensée, intellect supérieur (nous)

• Propre à l’homme

  
  

Dans ce système, seule la partie intellective la plus haute (nous poietikos) peut être considérée comme immortelle. L’âme individuelle, selon cette approche, meurent avec le corps, avec les émotions et la mémoire.

Cette division de l’âme peut ainsi être rapprochée du thème natal à travers trois éléments essentiels et fondamentaux : l’Ascendant et son maître, la Lune, et Mercure.

L’Ascendant et son maître, renseignent sur l’aspect végétatif et le corps physique : la constitution, la vitalité, une partie du tempérament, ainsi que la manière dont l’individu s’incarne dans l'existence.

La Lune, reflète l’aspect sensitif lié aux cinq sens, la manière dont on perçoit le monde, la réception des informations, les émotions, les réactions immédiates et la psychologie.

Mercure, représente l’aspect rationnel : le fonctionnement de la pensée, la formation des idées, le rappel de la mémoire, le raisonnement et l’articulation du mental.

Cette structure donne un aperçu de l’essence profonde de l’individu dans cette existence:

sa constitution biologique, sa dynamique psychologique et son esprit rationnel.

Tous les aspects reçus par ces planètes permettront également de comprendre le type de flux et la direction des influences qui viendront nourrir chacun de ces éléments.

Rappel de la structure humaine selon la tradition Grecque et ésotérique

Points clés à retenir

• L’âme est la forme du vivant, pas une entité séparée.

• Elle est hiérarchique : végétative → sensitive → intellective.

• Seule la partie intellective active (nous poietikos) est immortelle.

• La psyché humaine inclut des niveaux périssables (émotions, sensibilité) et une partie potentiellement éternelle (intellect).

• La dissociation progressive du corps subtil explique les rites funéraires de trois jours.

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Sur la notion de purification

Nous avons vu que l’âme est, d’une certaine manière, liée et attachée au corps. Cet attachement la rend vulnérable aux passions. Mais que sont les passions ?

Elles ne sont ni bonnes ni mauvaises en soi : elles constituent un moteur intérieur, un mouvement, un désir. Autrement dit, quelque chose de parfaitement naturel et humain.

Ces élans peuvent être orientés vers des buts nobles et élevés ou, au contraire, vers des tendances destructrices : rancœur, jalousie, colère, etc.

Dans toutes les grandes traditions, il est recommandé de « maîtriser les passions ». Ptolémée disait déjà :

« Les hommes s’adonnent aux passions, les sages les dominent. »

On retrouve cette idée en Inde, dans le bouddhisme, chez les penseurs grecs, mais aussi dans le christianisme, largement nourri de philosophie grecque.

Dans l’Antiquité, la maîtrise des passions n’était pas envisagée comme une démarche morale au sens strict, mais comme une voie d’éveil et de purification de l’âme, donc de libération.

Et cela se comprend aisément : les passions, neutres à l’origine, peuvent être orientées:

• vers le bas, vers des pulsions animales et parfois véritablement destructrices pour le système nerveux et la psychologie,

• ou bien dirigées vers le haut, vers des aspirations plus nobles, une reconnaissance du Beau et un élan d’élévation intérieure.

  
  

Devenir maître de ses passions revient alors à mieux diriger sa vie comme l'indique la lame du Chariot dans le Tarot.

Cette lame représente, l'individu devenu maître de sa propre nature. Il y a un caractère "hermétique" évident de maîtrise sur les polarités intérieures de l'être.

La lame de "La Mort", elle, indique les éléments à purifier, à supprimer, afin d'atteindre la maîtrise et renaître a soi-même.

Un individu dépendant d’excès (drogues, compulsions, comportements autodestructeurs, etc.) aura naturellement plus de difficulté à orienter son existence de manière harmonieuse, non pas parce que cela est « immoral », mais parce que ces déséquilibres affectent profondément sa santé physique et mentale.

Ainsi, le contrôle des passions devient un élément clé pour comprendre la santé intégrale de l’être : non pas pour devenir parfait, pur ou spécial, mais pour pouvoir se guider soi-même vers les hauteurs de son œuvre personnelle.

Il ne s’agit pas forcément de détachement ou de renoncement total à la manière ascétique des moines, ce qui peut parfois être destructeur, mais simplement de reconnaître ce qui nous empêche d’être pleinement soi-même, chacun selon sa propre nature, telle qu’indiquée par le thème natal. Dans un prochain post, nous approfondirons ce travail de purification en lien avec les planètes du thème.

Pour conclure ce segment : la maîtrise des passions, donc la maîtrise de soi, permet d’établir un équilibre des forces à l’intérieur de soi. En se détachant progressivement de certaines pulsions comme la jalousie, l’envie, ou la colère, grâce à une pratique régulière, on permet à l'âme de s'élever hors des bas-fonds de l'être, opérant une libération progressive.

Pour conclure

Dans l’être humain, le Nous représente la parcelle divine, la part immortelle et lumineuse qui nous relie à l’éternel et au divin. L’âme (psyché) est le siège de tout ce qui est sensible et émotionnel : désirs, émotions, souvenirs, pensée discursive et imagination.

Toute la psychologie humaine, avec ses fluctuations et ses instabilités, y est rattachée, tout ce qui y naît est passager et soumis au changement.

Le travail spirituel consiste à purifier l’âme et à stabiliser la psyché, par la méditation, la contemplation, le silence, et d’autres disciplines qui permettent de mieux comprendre et contrôler ses émotions et ses réactions.

Ce processus ouvre la voie vers le Nous, permettant un rapprochement progressif avec le divin et la lumière intérieure, tout en transformant l’âme en miroir clair capable de refléter les formes spirituelles.

Tandis que la psyché reflète les mouvements passagers du monde intérieur, le Nous demeure stable, immuable et éternel. La pratique spirituelle vise à aligner la psyché (par la regulation des émotions, la gestion du stress, le contrôle du mental) avec le Nous afin que l’individu puisse créer une ouverture saine vers les plans supérieurs de l'être.